"Se faire le défenseur des morts c’est sans doute d’abord cela : montrer et nommer les victimes, les soustraire au principe d’invisibilité et d’anonymat qui règle l’extermination de masse." L’ouvrage de Marie-Noëlle Postic illustre parfaitement ces mots d’Alain Parrau.
Sociologue de formation, Marie-Noëlle Postic retrace avec précision le parcours de cette famille juive roumaine, bretonne d’adoption, la seule qui ait résidé durant l’Occupation dans le village où habite actuellement l’auteur.
Elle analyse en effet la moindre trace laissée dans les archives, les journaux mais également, non sans difficulté, la mémoire. Originaires de Bessarabie, les Perper s’installent ainsi à Braspart dans le Finistère avec leur première fille Roza, une fois leurs études achevées à Nancy.
Ihil, l’époux, y ouvre un cabinet médical et leur deuxième enfant, Odette, naît deux ans plus tard. La vie paisible des Perper bascule avec les mesures antisémites et xénophobes de l’Occupation.
Ihil assure toutefois exceptionnellement des remplacements ici et là, le dernier à Plounéour-Ménez, où il sera arrêté le 9 octobre 1942 avec sa famille, agrandie de Paul, leur fils, né quelques mois plus tôt.
Ils prennent alors le chemin de Drancy où Ihil tentera de faire libérer Odette avec l’aide notamment du maire de Plounéour-Ménez, puis de Sobibor, en 1943, où ils sont assassinés.
Coop Breizh 2007
Humour-Sagesse